Le curé de Medjugorje (2012-2022) Fra Marinko Sakota, interrogé pour Maranatha-conversion par Sabrina Covic, elle le laisse, à son habitude, s'exprimer et développer sa pensée. Ce qui rend ce type d'entretien assez unique. C'est pour nous tous, les pèlerins et les convertis de Medjugorje, un précieux témoignage et une belle découverte.
L'interview est désormais en ligne. Ne manquez pas ce moment unique de mieux comprendre le curé de Medjugorje, enfant du village de Citluk voisin, qui a vu sa vocation naître ici et a assisté aux premiers jours des apparitions en tant que jeune. Il a côtoyé les voyants dès le début et porte ainsi un regard tout différent de ceux qui sont venus après...
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Qui est Fra Marinko Sakota ?
Est né en 1968 à Citluk, à côté de Medjugorje, il a été confronté à ces apparitions très jeune, il n'avait que 13 ans et s'est rendu dès les premiers jours sur le lieu des apparitions. (deuxième ou troisième jour) Il raconte qu'il s'est faufilé au milieu des voyants, qu'il y voyait des visages jeunes, aussi jeunes que lui ou à peine plus vieux et qu'il voyait sur le visage quelque chose d'authentique, c'est ce qui l'a marqué, dit-il, l'authenticité sur leurs visages. (C'est ce sentiment quand tu sens que quelque chose est authentique, que c'est une expérience, et rajoute t-il, quand tu sais qu'il ne s’agit pas d’un jeu d’acteur. )
"nous sommes plus d'un millier, à avoir ressenti ici notre appel à la vocation spirituelle". "j'en fais partie" (il cite les voisins des lieux des apparitions qui ont ressenti eux aussi la vocation). IL raconte également que durant sa formation et ses études, il avait connu après un passage à Fulda, une période de brouillard de doute. Son retour pour carême à Medjugorje et une invitation du Père Slavko Barbaric à une soirée de prière lui avait éclairci la voie. Il ajoute à ce propos : que quelquefois les peuvent être bonnes, les doutes peuvent être très bons, bien sûr, si nous continuons à cheminer, si nous continuons à grandir." et également, Medjugorje a donné un sens à ma vocation sacerdotale. C’est très important, c’est quelque chose de beau et il a un bon motif.
J'ai rencontré les voyants et discuté avec eux, le 27 juin 1981. Il y avait beaucoup de monde, c'était la première fois, après l'apparition, ils étaient comme bouleversés, j'étais à leurs côtés lorsqu'ils avaient l'apparition ici à côté du bureau paroissial et dans la chapelle. J'y étais. Et donc je peux comprendre les pèlerins qui viennent ici et veulent se rapprocher d'eux, c'est une bonne chose. C'est normal d'avoir cette curiosité de voir ceux qui voient la Sainte Vierge, dit-il encore. Comment rester indifférent, c'est normal. Mais il ne faut pas en rester ua niveau de la curiosité. Je pense que dans la plupart des cas les gens sont curieux, mais ouverts, ils ont besoin de la prière. Rares sont ceux qui ne viennent que pour les voyants. Ils sont ouverts vers quelque chose de plus grand (il fait un signe du Ciel) de la parole de Dieu, de la prière. Je pense qu'ils sont ouverts par la curiosité à quelque chose de transcendant.
A la question en quoi Medjugorje est différent de Lourdes ou Fatima, le curé de Medjugorje répond : "Medjugorje est différent car, ici, la Vierge continue d'apparaître et que les pèlerins le ressentent sûrement. La Vierge Marie vient d'une manière particulière, elle est avec nous et elle crée une atmosphère unique". Les coeurs s'ouvrent plus facilement, explique-t-il, ils se mettent plus facilement en présence de Dieu, pour aller à la conversion, pour aller se confesser. La Vierge fait fondre la glace dans les coeurs, elle apaise. Ici on prie facilement.
Plus tard, il dira : "parce que nous avons encore besoin d'elle" elle continue d'apparaître. Puis il confie, regardez le monde autour du vous... Il a besoin d'Elle, dit-il en substance. "Regardez autour de vous et voyez à quel point le péché a pris le pouvoir dans le monde". Il dit aussi "le monde se dirige vers l'abîme, il le sait, ". Encore une raison de la présence maternelle de Marie, comme elle s'est occupé de Jean jadis à la demande Jésus sur la Croix.
Le Père Marinko évoque ensuite les attractions de Satan dans le monde, de croire qu'il n'existe pas, de proposer des choses qui paraissent belles, "les pierres changées en pain" apparaissent bonnes... les multiples pièges qu'il propose.
"j'ai trouvé de vrais croyants ici" avait dit la Vierge. (le père Marinko le traduit par des croyants avec "une foi forte")
Pour le curé, un trait marquant, important, est l'acceptation par la paroisse du message afin qu'elle puisse le faire rayonner dans le monde entier. (NDR : l'échec d'autres lieux d'apparitions, tient-il en cela ?) Elle est venue ici, comme elle l'a dit, car il y avait la foi. Le message a été accepté, la paroisse a encore plus prié, jeûné, malgré les réprimandes et pour certains les condamnations policières. Ils n'avaient pas peurs. Car ils savaient être dans la Vérité.
Sabrina rappelle que durant trois ans, les jeudis, la Vierge éduquait les paroissiens (de 1984 à 1987), ils étaient comme des petits missionnaires, la Vierge les reprenaient lorsqu'ils faisaient quelque chose de mal, les félicitaient les jours où ils faisaient des progrès (elle était heureuse)... Ce fait est unique, où la Vierge a été pédagogue et "formatrice" de missionnaires.
Le prêtre estime que ce n'est pas étonnant, dans le plan de Dieu, il y a toujours des surprises, il sort des "attentes", il propose autre chose. Il prend l'image du peuple d'Israël, petit peuple qui est choisi pour être la lumière des nations. David et pas ses frères, ou encore une humble famille de Nazareth.
Il raconte aussi l'évolution du village, formé par la Vierge, ils se sont mis à accueillir les pèlerins, qui n'avaient un hôtel qu'à Citluk, rien n'existait ici pour manger ou dormir. Ils ont appris, à l'instar de Marthe, à accueillir les pèlerins. C'était juste avant la guerre.
Ils le font toujours aujourd'hui, autrement, mais toujours avec le coeur. Ils ne doivent pas oublier qu'à côté de Marthe, il y a Marie. (Souvenons-nous des paroles de Jésus). N'être que Marthe est une tentation. Il y a tant de choses à faire ! Ne pas oublier de prendre du temps pour prier. Et beaucoup le font.
Y-a-t-il un dilemme entre priorité aux paroissiens ou priorité aux pèlerins ? on risque de négliger l'un ou l'autre, mais lorsque les invités viennent de loin, on néglige un peu la famille. Mais des groupes existent, notamment le tiers-ordre franciscain, des groupes de prière des mères qui prient pour leurs enfants... et divers autres mouvements ou initiatives, lecture, chapelet avant la messe, adoration...
Le bien-être et la montée en gamme de l'accueil des pèlerins donne aussi de très beaux fruits, lors du pèlerinage des handicapés, 8ème journée de pèlerinage des personnes handicapées, 2200 personnes sont accueillies gratuitement dans les hôtels et pension de la paroisse. Cela n'existe nulle part ailleurs. Les prêtres qui viennent à la rencontre spirituelle des prêtres sont accueillis gratuitement depuis 25 ans. D'autres accueillent gratuitement les handicapés durant l'année.
Face aux tentations, les pèlerins sont aussi à blâmer, faut-il une télévision dans sa chambre ici ? Un ascenseur ? Les paroissiens-logeurs sont souvent bloqués, ils voient certains fuirent leurs structures car d'autres en propose .... La Vierge l'a dit éteignez les téléviseurs... Elle n'est pas contre, mais éteignez là pour prendre le temps pour prier. Elle nous invite à devenir libres, libres de savoir bien l'utiliser. (NDR : Ceci comme tout progrès, rester libre et non esclave, songeons aux téléphones portables).
Ici il n'y a pas de gens parfaits, mais des personnes faibles avec une foi forte. C'est ce que Dieu préfère, rajoute-t-il ! Il faut avoir confiance dans le Seigneur ! Imaginez-vous votre enfant qui n'a pas confiance en vous ses parents ! Comme cela doit être triste pour le Seigneur de voir que nous ne lui faisons pas confiance !
(Ne manquez pas l'interview complète, 1h 10 mn.
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