Il a remplacé Mgr Henry Hoser en tant que visiteur apostolique à Medjugorje après son décès.
Prêtre de Bergame, évêque, 76 ans, retraité en tant que nonce, et visiteur apostolique, secrétaire au Burundi, 13 ans à Secrétarie d'État, nonce au Chili, Colombie, Malte, Libye, Pays-Bas, Afrique, Amérique latine. "Mais je n'ai jamais été en Inde, ni en Asie, regrette-t-il".
"J'ai vécu cette arrivée avec beaucoup de plaisir", "je n'avais jamais été ici", mais des amis de ma paroisse étaient rentrés d'ici, transformés dans l'attitude, ils sont allés avec goût à l'Église.
J'ai été content de venir ici. (...) On doit s'adapter au pays, on doit comprendre le pays, sa culture et sa réalité. Je l'ai fait avec beaucoup de plaisir. Je reste avec beaucoup de plaisir.
- Comment on vit ces changements de pays de Rome au Burundi, l'interroge S.Covic ?
Si on a une mentalité ouverte, dans l'attitude, on le vit très bien. On doit changer sa manière de vivre, de langage, la manière d'écouter avec eux. Si l'on s'adapte, on est bien venu. Pas de jugement, mais entrer dans les cultures différentes.
La foi est unique, c'est une grande chose, mais la culture, la manière de penser est différente.
Il évoque sa mission aux Pays-Bas, admire son organisation, sa liberté, regrette la réduction des chrétiens. Le respect des processions et des prières à Amsterdam.
- J'ai été aussi en Libye et de là vers Malte, il faut toujours comprendre, jamais condamner.
- Rêviez-vous d'être en paroisse ou d'être diplomate ?
La diplomatie vous choisit et non l'inverse. Personne ne pense à ça. Il ne pense qu'à être prêtre de paroisse. Puis la vie change selon les circonstances et le plan du Seigneur.
- Vous êtes les yeux et les oreilles du pape, avez-vous ressenti des différences entre les papes ?
Ils changent de culture, d'expérience et de mentalité. François était dans une paroisse, un collège, dans une autre Argentine difficile... J'ai travaillé avec Jean-Paul II pendant 13 ans. Le pape doit toucher cette manière de vivre et toucher le langage de la personne.
Il évoque les différents papes, Pie XII à François, salue les qualités de François, la grande qualité de théologien du pape Benoit, la sainteté du pape Jean-Paul 1er, dont la référence unique était l'évangile, la vie pieuse de Pie XII.
- Arriver après Mgr Hoser, est-ce compliqué ?
Non, il était une personnalité, il a bien organisé. Mais chacun a sa personnalité et cela continue, jamais on ne détruit, on continue, parfois, il faut changer quelque chose, c'est normal. Chaque pape change quelque chose.
- Étiez-vous déjà venu ? Jamais !
- Êtes-vous tombé de votre chaise ?
J'ai dit c'est très bien, c'est enrichissant, on peut changer de mentalité, se développer de plus en plus. Ce n'est pas une question ! (..)
- Vous avez, vous aussi une lettre de mission ?
C'est la même. C'est une mission pastorale, ce lieu est autonome et un archevêque autonome pour donner une pastorale adaptée au lieu. On dialogue avec les pères, les frères franciscains, on voit ce qui se fait et on adapte ce qui doit l'être. La spiritualité ici est simple, bien claire. Les confesseurs sont bien préparés, ils ont de l'expérience. Le sanctuaire est international ici de fait, ils viennent ici pour rencontrer une vie nouvelle, de l'espoir, et nous devons collaborer à cela. Ils le font très bien. Tous participent avec plaisir. 8000 personnes à la messe hier après-midi c'est très bien. C'est ici donc que le Seigneur parle, dans ce silence.
- Vous êtes un prêtre parmi les prêtres ? Vous participez, donnez la communion...
C'est un honneur de concélébrer avec de nombreux prêtres, c'est un honneur de donner le Seigneur, un très grande chose, d'être avec les pèlerins, j'écoute les gens. Mais c'est le Seigneur qui agit.
- Vous lisez les paroles de la messe en croate, Vous apprenez le croate ?
Je m'entraîne, je le lis mais le parler c'est difficile. Je dois m'améliorer, mais je n'ai pas beaucoup de temps. J'ai déjà appris le français au Burundi par exemple. J'ai appris le deutsch.
- Depuis les quelques mois que vous êtes à Medjugorje, avez-vous eu l'occasion de rencontrer les paroissiens ? Je suis invité chez eux pour un café, un repas, et c'est bien. Ce sont de bonnes familles. L'équilibre parfait et le respect de la paroisse.
- rencontrez-vous les autres communautés présentes ici à Medjugorje ?
Je les reçois, je les écoute.
- quels sanctuaires aimiez-vous lorsque vous étiez jeunes ?
des sanctuaires proches de mon village, à deux kilomètres de mon village natal, où la vierge était apparue, c'est devenu un vrai lieu de culte. En tant que séminariste j'étais à Lourdes, j'y ai compris qu'à ce petit endroit il y avait une "montagne" de prières, des millions de personnes qui y ont déposé les prières. A Assise, j'ai senti quelque chose de grand, la présence du surnaturel dans le naturel. J'ai la même impression ici sur la colline du rosaire ou des apparitions, où le surnaturel rencontre le naturel. Les gens y viennent avec plaisir, car on le rencontre avec confiance, avec espoir.
Nous n'étions pas riches, nous allions proches de nous pour rencontrer le surnaturel.
On visite le pays, lors de sa mission, je connais alors très bien le pays pour le mieux connaître. Et je le fais avec plaisir. Je n'ai jamais été en Pologne ou en Terre sainte, ni à Fatima. J'attendais d'y aller en tant que nonce apostolique.
- Vous êtes dans le don complet ?
Je ne suis pas docile, je suis l'âne. Il faut du temps pour comprendre, y rester des années pour comprendre, il ne faut pas se disperser.
- votre mission n'est pas facile, à l'âge où certains partent à la retraite ?
Je vis cette mission très bien, j'aime beaucoup vivre où je vis.
Mgr Cavalli explique également qu'il est entrain de lire les évangiles dans les langues originales en grec.
- Est-ce compliqué, de ne pas pouvoir faire référence aux apparitions de la Vierge ?
Ici le surnaturel est entrain de rencontrer le naturel. L'évangile en parle de la Vierge Marie. Jean en parle, ils l'ont vu, vécu avec elle. Et Jésus a confié à Jean sa mère. "Faites ce qu'il vous dira de faire" C'est la fondation de l'intercession de Marie.
Une commission pontificale étudie tout cela, on va voir les résultats. Mais les gens ici font l'expérience du surnaturel.
- Certains prêtres sont un peu terrorisés, pas vous ?
Il apparait le surnaturel où il veut. Nazareth, pas même cité dans la Bible, le couple de Nazareth, un couple comme les autres, ne s'attendait pas au surnaturel.
Bernadette à Lourdes, une personne qui n'espère pas.
A Fatima, pareil, des gens totalement "normaux", pas spécialement préparés.
- Allez voir les voyants ?
Je vais les voir, prendre un café. On parle de la normalité de la vie. Comme Jésus a fait le charpentier pendant 30 ans, puis arrive le surnaturel. Personne ne peut alors éliminer cette force.
- Y a -t-il des choses, ou des thèmes à améliorer ou apporter ?
Il faut maintenir la qualité, comme l'a dit mon prédécesseur. De manière simple, rien d'étonnant, mais la qualité est supérieure. C'est dans la qualité que l'on rencontre le surnaturel.
- Où voyez-vous Medjugorje dans les années à venir ?
C'est plutôt ce que veut le Bon Dieu pour ce lieu.
(...) nous sommes libres de venir ou non, des bonnes gens qui vont ici ou à Lourdes.
- vous êtes un homme libre ?
La liberté c'est inspirant, l'évangile rend libre. Souvenons-nous de la formule de Saint Bernard : "Pourquoi Marie ne dites-vous pas tout de suite oui, oui, dites le..."
Mgr Cavalli explique ensuite l'expérience du prêtre dans une clinique au moment du covid. Et cette nouvelle forme d'évangélisation et donc l'importance de "venir" dans le monde et c'est notre ambition d'avoir cette attitude.
Mgr Cavalli Aldo - Visiteur apostolique à Medjugorje
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